lundi 5 septembre 2011

A Lorient, fin du tournage pour Paco

La lumière du jour brûla les yeux de Paco, le temps n'était pas beau mais lumineux. Shapiro lui jeta son chèque et son anorak : "ne reviens plus me voir, dourak". Fin d'une éphémère carrière. Cette fois-ci, il était seul, sans tip pour rebondir quelque part. Il pensa appeler Mariana en PCV, elle devrait pouvoir le recaser sur un défilé, à Milan. Idée vite écartée car il lui était impossible de faire machine arrière. Le cri des mouettes en vol, tourbillonnant au-dessus du hangar lui rappela, dans un moment de suspension, aveuglé par le soleil invisible, congelé par la fraîcheur du dehors (il était presque nu), celui des vautours dans le désert catalan, quand il avait dû se cacher dans les vignes de grenache, carignan et macabeu : il avait alors pensé à la mort.

Un flyer reposait à ses pieds et il le saisit comme la première chose qu'il ait pu voir en arrivant dans ce monde :

"Professeur Boda 
grand voyant medium compétent"

y annonçait fièrement qu'aucun problème était sans solution.

Il s'habilla sous le rire des oiseaux fous puis héla un taxi direction le jardin des quatre jeudis où officiait le médium lorientais. En partant il put encore entendre Shapiro crier dans son mégaphone : "Vas-y, Laura, fais la hongroise, c'est pour ça que je te paye!". Sur les docks, la tapageuse reconversion était en cours.     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire