lundi 1 août 2011

A Macao, en avant pour le grand saut !

Les statistiques me feraient
presque
tourner casaque
si je vous le dis
c'est que je compte
les lettres
                        les pas
                                         les jours
                                                           les centilitres
à en être maniaque
des mathématiques
engendrés par 
ma vie
le tic-tac
des montres
des horloges
publicitaires
                          nettoyées à l'ammoniaque
de mon horloge biologique
qui me rend
de manière chronique
insomniaque
me surprend au pied du lit
penser à 
un plan solide
dont je cite un exemple
pour mémoire
"alors oui on pourrait faire ça
c'est simple 
déplacer les départements
et partout enseigner 
la contre-attaque
des mots
jeter son Kodak
dans le caniveau
garder la pellicule
sous son chapeau
et prendre
rendez-vous 
avec l'histoire
                         le temps 
                                             l'espace
pour revenir
en magicien 
irréprochable
anorak à même
la peau
distribuant 
aphrodisiaques
en cacao
dans les rues
de Macao".

Hello !
Le poème n'est pas fini
il commence :
j’atterris à onze heures et demi
mon portable est sans batterie
mais l’hôtesse nous précise bien l'heure
avant qu'on ne 
l'oublie.

Remarque de mon 
voisin :
son tailleur est taillé
pour l'aventure, hein
tu trouves pas?
Robert Mitchum,
citoyen américain,
j’acquiesce bien 
volontiers
ton avis cavalier
mais please
ne sois pas trop
lourd quand même
si tu ne veux pas
terminer
dans la soute
empilé
entre les valises Delsey
et la cage de Mammouth
le fidèle compagnon
de ta copine qui
de l'autre côté de la rangée
ose encore arborer
un sac croco
d'imitation Louis Vit-on? 

Dans ma tête le riff
de guitare dure
des siècles
au moment où les passagers
y compris mon voisin
Robert Mitchum
et sa copine
la maîtresse
de Mammouth
débouclent 
furieusement
leurs ceintures
avec toute
l'adrénaline
d'une arrivée
pleine d'espoirs
de fantasmes
et de non-dits...

Le riff fait que
je lévite
encore
un long moment,
penché contre 
le hublot
observant
l'Asie
si proche de moi
me demandant
si Canton 
ne me retrouvera
pas
dans un de ses casinos
qu'affectionne
la population de 
Macao.

Je me suis 
alors endormi

(d'un sommeil si lourd qu'on peut le croire provoqué)

réveillé
seulement
par une voix
de meuf
dans un bus
flambant 
neuf 
de la Transmac


(j'ai traîné dans trop de cités pour ne pas user du ver lent)

(j'ai dû aussi constater que le terme le plus approprié
 rimant avec neuf n'était pas boeuf, ni oeuf, ni teuf-teuf vous imaginez sinon :

Je me suis 
alors endormi

(d'un sommeil si lourd qu'on peut le croire provoqué)

réveillé
seulement
par l'odeur
pourrie d'un 
oeuf
dans un bus
flambant 
neuf 
de la Transmac


ou encore :

Je me suis 
alors endormi

(d'un sommeil si lourd qu'on peut le croire provoqué)

réveillé
seulement
par le cri 
d'un boeuf
qu'on égorgeait
dans un bus
flambant 
neuf 
de la Transmac


et pour achever ma 
démonstration :

Je me suis 
alors endormi

(d'un sommeil si lourd qu'on peut le croire provoqué)

réveillé
seulement
par le teuf-teuf
d'un bus
flambant 
neuf 
de la Transmac


Alors voilà pourquoi
sans sa meuf
le poète serait bien ridicule!)

J'espère que vous
n'avez pas perdu le fil

Je suis donc assis
dans un bus de la
Transmac, a priori
à Macao, en Asie.

Paupières encore
léthargiques
fixant les majuscules
énormes
Give me a T
Give me a R
...
le bus est
un monstre
de puissance
montant 
à vive allure
la colline de Guia
                                      -la côte combien de pourcents ?-
qui comme le 
dit très justement
la vidéo de 
l'Unesco
renferme 
une chapelle
et le plus ancien
phare des mers du 
Sud.

1622
mille six cent vingt-deux
1 - un
                 6 - six
                             2 - deux
                             2 - deux
me répète
instamment
la meuf penchée
sur moi.

-1622, c'est la date où
les colons portugais
entreprirent la construction de
ce phare.

(Hein, quoi ? 
C'est l'hôtesse !)

- Bom Dia
Niko Polo
Bienvenue 
à Macao
Je suis Janice 
Na-Tcha
et je vais
t'apprendre 
l'art de la 
Magie!

1+2 = 3
2*6 = 12
12-3 = 9
le compte est bon !


Dernier reflux triomphant
de mon ancienne vie
intoxiquée de chiffres 

et de raisons

-Il va falloir s'oublier pour se découvrir, Monsieur Polo

C'est ainsi que le voyage
avec la meuf qui rend neuf
commença, quelque part en territoire
chinois.

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