mardi 25 octobre 2011

Dans un monde élastique, les parenthèses se referment aussi

Myrina est allongée sur son lit, répétant quelques exercices de yoga appris à travers la fenêtre du café. Les lattes grincent et elle peine à se détendre en pensant à cet inconnu.

Yohann est accroupi, un genou touche le carrelage bouillant de la douche. Ses larmes chutent au milieu d'un flot bruyant qui s'écoule ensuite, silencieusement, dans les profondeurs souterraines de la ville. Au bout du voyage, il y a une rivière étrange et puis, de nouveau, la vie. Les nuages de fumées, eux, remontent par petits paquets.

Saïf regarde la roue du scooter tourner dans le vide. Il n'a reçu aucun SMS depuis plusieurs jours. Il sait que la fin est proche. Alors il termine son verre.

Renan est seul parmi les ouvriers. Ils viennent du monde entier. Après Kaboul, Bagdad et Tripoli, où se déroulera la prochaine reconstruction qui leur permettra de gagner leur croûte? Spéculer sur la guerre c'est spéculer sur la vie. Renan se nourrit de l’obsession de pouvoir parler à son frère cette après-midi.  Il ajuste le compas sur le plan de coupe : que devient-il dans sa quête ?

Paco a ouvert la valise. Medusé, il ne peut la quitter des yeux. Etendu sur la moquette d'un ancien open-space il préfère laisser ses coudes souffrir plutôt que devoir s'écarter, ne serait-ce qu'un instant, d'Elle. Dehors, une armée de papillon danse autour d'un serpent à plume. C'est le Mexique. On vole, on danse. Et on sonne à l'interphone.

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