à l'entrée de la grande
Pagode
"COME HERE"
comme sur tous les bâtiments
de la rue Ipod
Devant moi, dix colonnes
de dragons
crachent de la vodka
purifiée par les chimistes
de l'oblast.
Mendeleïev est mon caviste :
impossible de dire "non"
à l'absolu pardon.
Combien d'années de solitude
pour arriver dans cette jungle ?
10?
20?
30?
des milliers ?
et puis pourquoi compter?
De toute façon,
les dés ne roulent plus
sur le tapis vert
il faut se laisser
porter
car celui qui vient à Moskinte
sait d'avance
que c'est perdu
et peut maintenant
jouir
sans retenue.
La mosaique au sol
retrace
mes années sans
fric
ah ah !
et mes voyages
en aviron
passant
sous les portes
cochères
accompagné
de mes dames de nages
heureuses
de cette vie
en jachère...
Moskinte c'est aussi :
une case en construction
dominant la plaine
quasi-africaine;
un cirque carré
où les acteurs
jouent allongés;
un cinéma arte povera
où la lumière ne s'éteint
pas;
et quelques merveilles
comme le sambadrome
où tous les danseurs
du monde
-et Dieu sait s'ils sont nombreux !-
viennent chercher
leur cendrillon
Chaque fois qu'ils la trouvent
le maire,
déjà plus que centenaire,
met en branle,
d'un simple clic
son Jésus mécanique :
la marionnette géante
en acier trempé
dans le nectar
des tropiques
délivre alors
ses messages
bibliques :
"Si vous saviez
quel bonheur
vous attend !"
Moskinte,
antichambre
du paradis,
laisse
s'accoupler
le flot
des réfugiés.
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